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Préface

Que dire : un ouvrage de plus ? Alors pourquoi celui-ci mérite-t-il une attention par-
ticulière ? Avant toute chose, il s’adresse à des élèves pour qui le fait d’apprendre n’est
pas un allant de soi. Pour qui les savoirs dits théoriques ne sont pas nécessaires comme
préalables à toute activité pratique. Pour qui la lecture et l’écriture sont des activités ré-
barbatives qui s’imposent à eux sans qu’il y ait forcément du sens. Pour qui les aspirations
scolaires et professionnelles, c’est-à-dire un projet bien défini, n’existent pas de manière
implicite lorsqu’ils débutent leur formation alors qu’ils devraient pouvoir trouver la moti-
vation nécessaire pour persévérer dans les études. Sans surcharge cognitive que ce soit
au niveau du texte comme au niveau des images, son corpus permet de traiter de manière
directe ou indirecte des activités de maintenance en tant qu’opérateur, dès lors qu’ils sont
accompagnés pour mettre en adéquation la pratique avec la théorie. En effet, les activi-
tés intellectuelles de l’apprentissage scolaire nécessitent un minimum de sécurité. Il n’est
pas question de livrer l’élève à lui-même sans interaction avec les pairs, l’enseignant et les
enseignants.

Que l’on ne s’y méprenne pas, l’auteur est un enseignant chevronné qui, sur le plan
du pédagogique et du didactique a mûrement réfléchi son travail. Ainsi, pour que l’élève
réussisse et se qualifie, l’ouvrage tel que conçu, envisage un investissement de sa part
(devoirs du soir, préambule au plateau technique, tests). Il s’agit pour lui de stratégies
pédagogiques gagnantes : gestion de la classe, techniques d’enseignement, attentes éle-
vées au regard de ce que les élèves peuvent accomplir, questions des élèves, leçons struc-
turées, renforcement positif, vérification de la compréhension. Comme on le sait, tout
dépend des méthodes et stratégies pédagogiques des enseignants, mais aussi de la mo-
tivation des élèves. Et, c’est ce en quoi cet ouvrage est intéressant : il ne dit pas comment
faire, respectant ainsi la liberté pédagogique. À moins qu’il souhaite anticiper sur ce qui
leur sera proposé en baccalauréat professionnel en termes de démarches d’apprentissage.
Je fais ici allusion aux démarches d’investigation, mais aussi aux enseignements liés à la
spécialité (EGLS, EGLAS…) dont l’autonomie et l’initiative en sont des conditions parmi
d’autres pour rendre l’élève acteur de ses apprentissages et développer leur sentiment de
contrôlabilité.

En tout état de cause, pour ceux qui l’adopteront en tant qu’introduction à des TP,
en tant que support pour le « travail maison », en tant que ressources pour réactiver les
connaissances lors des PFMP par exemple, en somme en tant que moyen didactique pour
ancrer les savoirs, il est fort à parier que leur choix soit judicieux. D’autant que son origina-
lité réside dans le fait qu’il est numérisé et permet ainsi un archivage et donc un accès aux
productions écrites des élèves. Au final, il est suffisamment précis dans un domaine où les
compétences spécifiques définissent un métier tout en laissant des possibilités d’exploita-
tion pédagogiques originales.

Dominique Deleau
Inspectrice de l’Éducation nationale
Sciences et techniques industrielles

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